Nature et climat

3 lectures plutôt récentes, alors c’est parti !

Mauvaises graines de Katia Astafieff

J’ai passé un excellent moment avec ce livre qui fourmille d’anecdotes sur… les méchants végétaux qui nous entourent ! On ne croirait pas qu’une simple promenade bucolique, dans un décor paradisiaque, puisse tourner au cauchemar, et pourtant ! Une touriste anglaise eut le malheur de croquer à pleines dents dans un beau fruit appétissant tombé sous un arbre, au bord d’une plage. Erreur fatale, le fruit semblable à une pomme lui occasionna de sévères brûlures et un début d’oedème ! Ce bel arbre, le mancenillier, est en fait surnommé l’arbre de la mort ! Voilà en guise d’apéritif un exemple des redoutables tueurs du monde végétal, décrits avec beaucoup d’humour par la directrice adjointe des jardins botaniques du Grand Nancy.
Les moins dangereuses de toutes ces plantes, sont des arbres ou arbustes allergènes, communs dans nos contrées, et qui paraissent finalement bien inoffensives face au piment Bhut Jolokia capable de perforer l’oesophage, ou encore aux berces du Caucase qui est photosensibilisante.
Les plantes possèdent des pouvoirs étonnants et rivalisent d’ingéniosité pour survivre. Certaines d’entres elles ont atteint des sommets de popularité grâce à l’usage que nous en faisons : la coca, le tabac, ou la canne à sucre !
J’ai également apprécié le propos de l’auteure car au-delà des exemples de plantes toxiques ou néfastes pour notre santé, ce livre traite aussi des plantes exotiques envahissantes, comme la Renouée du Japon et qui donnent à réfléchir sur les conséquences de nos actions et de nos modes de vie. Conclusion, aucune plante n’est réellement méchante bien sûr, et les dommages qui résultent de rencontres fortuites avec certains de ces végétaux révèlent surtout l’ignorance abyssale qui caractérise désormais nos sociétés et la perte de savoirs anciens. Ces atteintes répétées à la biodiversité provoqueront la disparition inéluctable de certaines espèces dont nous ne connaitront jamais les propriétés…

Ma vie avec les arbres de Karine Marsilly

Un récit et témoignage fort instructifs qui m’auront permis de mieux connaître le métier d’élagueur et de découvrir que cette activité peut donc être pratiquée par des professionnels qui ont une éthique ! On ne s’alarme ou s’indigne bien souvent que pour des arbres abattus mais que dire des arbres que je qualifierai volontairement de « défigurés » ? Et c’est une femme qui nous fait entrer dans ce monde fascinant, ce monde des arbres qui semblent communiquer avec des humains capables de les écouter. Car l’élagage est un art qui consiste à aider un arbre à vivre avec une infirmité, un déséquilibre qui autrement le condamnerait à une bonne coupe rase. Ce récit se veut aussi un manuel du bon usage des arbres pour des propriétaires souvent bien prompts à condamner un de ces géants inesthétique, vieux ou fragilisé par une tempête. Karine Marsilly est, je le crois bien volontiers, une professionnelle respectée dans un monde essentiellement masculin, et qui met sa sensibilité et son intelligence au service de la biodiversité, ce qui est fort louable. Chaque essence d’arbres a ses caractéristiques et ne réagira pas de la même façon à un élagage, chaque ramure est différente, chaque écorce a sa particularité. C’est tout à fait passionnant.
En conclusion, préférer la scie japonaise à la tronçonneuse est un gage de respect pour les arbres et donc, un critère important si vous voulez faire appel à un élagueur.

Impact d’Olivier Norek

N’étant pas une très grande fan de polars (à quelques rares exceptions près), je pense que je n’aurai jamais ouvert un Norek sans ce roman, que ma mère m’a fortement conseillé (merci maman :-))) Bien évidemment, le thème central du roman figure parmi les sujets de société qui m’intéresse le plus, et la volonté de l’auteur de mettre en lumière un des nombreux désastres écologiques qui nous menace, a emporté mon adhésion.
Il n’est pas le premier à choisir un sujet d’écologie mais sa manière de présenter la nécessité du radicalisme en cette matière m’a séduite. Je ne cache pas que, malgré mon statut de quinqua, j’ai subi (et je subis encore un peu) les conséquences de ce qu’on appelle l’éco-anxiété. Un mal qui ne touche pas que la jeunesse et qui m’a heurtée de plein fouet sur la question climatique. Il m’a donc été facile de comprendre les motivations du héros, Virgil Solal, qui devient justicier plus par nécessité que par conviction personnelle. Au début du moins.
Le point fort du roman est de rassembler suffisamment de matière pour que le lecteur comprenne le degré d’urgence auquel nous sommes confrontés. Pour celui ou celle qui aura envie d’aller plus loin, les rapports du GIEC sont là ainsi que la triste réalité de notre actualité. Entre épisodes climatiques extrêmes et la guerre pour s’accaparer les ressources (à commencer par l’eau), on comprend bien que le temps des discours, des rapports, des études et des palabres en tous genres est révolu. On n’a plus le temps et on n’a plus le choix. On pourra reprocher tout à un tas de choses à Impact, mais il a le mérite de susciter le débat sur les moyens d’agir envers et contre tous, quand les gouvernements (dans l’ombre des multinationales) ont tout intérêt ralentir et freiner les actions visant à la décroissance et la sobriété.
On le dit et on le répète partout : certes, la planète va souffrir ainsi que toutes les autres créatures qui n’auront pas le temps de s’adapter. Les pertes et les sacrifices seront lourds et il n’y aura pas de retour en arrière. Mais au-delà de cette effrayante perspective, il y a aussi la question de notre survie, à nous les humains. Et c’est le seul reproche que je ferai à Olivier Norek, sa fin, aussi rassurante et porteuse d’espoir qu’elle soit, me semble extrêmement improbable et farfelue.
Alors, que ferons-nous ? Faudra-t-il des Virgil Solal pour nous tirer de notre torpeur ? et jusqu’au faudra-t-il aller ?

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Quelques lectures animales…

Etonnants lapins de Pierre Rigaux

Le lapin de garenne est un hôte plus ou moins familier de nos campagnes; Le connait-on pour autant ? Pas sûr. Le livre de Pierre Rigaux est donc intéressant à plus d’un titre. D’abord pour nous faire découvrir le mode de vie et la biologie du lapin, de l’utilité de ses oreilles à la vitesse à laquelle il peut courir en passant par l’éventail de ses prédateurs, dont le plus cruel et le plus redoutable : l’humain. Si la première moitié de l’ouvrage est consacrée au lapin dans la nature, la seconde est relative à l’élevage et à la chasse, une réalité de la vie d’un lapin que l’on saurait occulter. Des clapiers familiaux aux élevages industriels, il n’y a qu’un pas vite franchi, et nos charmants petits lapins vivent un enfer durant leur courte vie pour garnir nos assiettes. Enfin, pas la mienne, mais probablement la vôtre. Vous y apprendrez également le sort des lapins angora, guère plus enviable, et celui des Orylag, race créée par l’INRA (et oui…) pour produire un pelage doux et dense et servira à fabriquer des manteaux de luxe. Que toutes ces petites bêtes souffrent le martyre pour l’élégance de quelques humains n’intéresse pas grand-monde. Et je ne parle pas de l’utilisation des lapins dans les laboratoires pour des expériences diverses et variées mais toujours douloureuses. Le livre se termine sur l’expansion du lapin et ses conséquences dans la nature. Car enfin, l’être humain ne s’est pas contenté de modifier génétiquement les lapins, de les exploiter, il a fait aussi beaucoup d’erreurs stratégiques le conduisant à considérer les lapins comme un fléau en certaines parties du monde. L’exemple le plus célèbre de lutte contre la prolifération des lapins est en Australie, clôture et introduction de maladies ont été des réponses complètement inadéquates. Mais rassurons-nous, les chasseurs sont là pour endiguer l’expansion du lapin dans la nature ! Mais alors, pourquoi le lapin est-il aussi élevé pour la chasse ? Avouez que vous y perdez aussi votre latin, non ? Merci donc à l’auteur d’avoir soulevé un coin du voile et de faire réfléchir les lecteurs sur le sort peu enviable d’une petite bête pourtant bien sympathique.

Jasper’s story de Jill Robinson

Jill Robinson est cette femme extraordinaire qui a fondé l’association Animal Asia après avoir découvert le trafic de la bile d’ours en Asie. Le déclic fut une « rencontre » avec un ours captif en 1993, de l’espèce des ours à collier, les moon bears en anglais, à qui elle promit de se consacrer à la libération des ours détenus dans des conditions horribles dans ces fermes de l’enfer. Pas de traduction française pour ce beau livre destiné aux enfants, mais des textes courts et surtout de superbes illustrations signées Gijsbert van Frankenhuyzen. A ce jour, l’association a pu sauver 400 ours en Chine et au Vietnam qui après avoir connu l’enfer goûtent aujourd’hui une existence paisible dans différents sanctuaires malgré des handicaps très sévères pour certains. C’est un peu le livre de l’espoir symbolisé par l’ours Jasper qui est devenu un ambassadeur pour ses congénères. plus d’informations ici : http://www.animalsasiafrance.fr/

Saving sun bears de Sarah Pye

Enfin, j’en terminerai avec un autre livre en anglais consacré aux ours malais et à leur protecteur, le Dr Wong Siew Te. Ce biologiste a fondé le Borneo Sun Bear Conservation Center à Bornéo qui réhabilite les ours trouvés ou confiés par les autorités du pays. Ces ours sont chassés pour leur bile et leurs pattes (on en fait de la soupe) et les petits sont prisés comme animaux de compagnie tant ils ont de mignonnes petites bouilles. Traumatisés par la perte de leur mère souvent tuée sous leurs yeux, ces oursons finissent encagés chez des particuliers, mal nourris et privés de leur vie d’ours libre. J’ai eu la chance de rencontrer virtuellement Wong Siew Te à plusieurs reprises, c’est un homme d’une grande intelligence, bardé de diplômes et de distinctions honorifiques, humble et d’une grande sensibilité envers toute vie animale. Un grand monsieur ! Ce livre écrit par une auteure australienne qui a, elle aussi, été impressionnée par le dévouement de ce biologiste, et retrace aussi bien son parcours personnel que ses aventures pour créer ce sanctuaire et participer ainsi à la sauvegarde des ours malais. Plus d’informations sur son centre de recherches ici : https://www.bsbcc.org.my/

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Adieu Luis Sepulveda

Comme il est ironique et douloureux de penser qu’un virus, très certainement né de nos mauvais penchants, de notre mépris sans bornes pour toutes les autres créatures vivantes, de nos saccages répétés de la Nature, est la cause du décès d’un écrivain si sensible au sort des animaux et de la nature.

Adieu M. Sepulveda…

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le chat et la mouette

mapuche    le monde du bout du monde

 

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Le prestige de Christopher Priest

Are you watching closely ?

 

A la fin du 19ème siècle à Londres, deux magiciens, Rupert Angier et Alfred Borden, se livrent à un terrible duel. Leur rivalité nait d’un accident, un terrible malentendu et au fil des années, les deux hommes n’auront d’autre but que de se nuire mutuellement. Dévorés par l’ambition et l’orgueil, les deux magiciens s’efforcent d’accéder au sommet de leur art en créant des tours de plus en plus élaborés, de plus en plus surprenants et originaux. le monde des magiciens est empli de dissimulations, de secrets, qui se répercutent également dans leur vie privée. La haine obsessionnelle qui unit les deux illusionnistes les conduit à des actes de plus en plus graves, jusqu’à commettre l’irréparable…
J’ai d’abord découvert le formidable film de Christopher Nolan.
La structure du film se cale sur les différentes étapes d’un tour de magie : the pledge, the turn et the prestige. le lien entre les deux hommes est assuré par le personnage de Michaël Caine, qui officie à la fois comme témoin et arbitre. le scientifique Tesla est interprété par un David Bowie étonnant, son assistant lui, est incarné par un Andy Serkis très sobre et très juste. Nolan a préféré supprimé la partie contemporaine du roman, à savoir la rencontre entre les descendants, de nos jours, pour se concentrer uniquement sur les deux magiciens. Ce n’est pas plus mal, car l’histoire de cette rivalité se suffit à elle-même. Cela a amené le réalisateur, forcément, à modifier la fin de l’histoire. Et j’avoue que je préfère la fin du film plutôt que celle du roman.
Le spectateur ou lecteur se retrouve forcément berné, à naviguer ainsi entre doubles, faux-semblants, apparitions et faux décès… Tout n’est qu’illusion, tout est histoire de perspective. Les deux magiciens (remarquablement interprétés par Hugh Jackman et Christian Bale) sont tenaillés par le même désir, celui de régner en maître dans le monde de la magie. Pour atteindre le but suprême, ils n’hésitent pas à sacrifier ceux qu’ils aiment et à perdre leur propre intégrité, c’est le cas d’Angier surtout. C’est en cela que leur rivalité est si poignante.
Le roman quant à lui est un récit à quatre voix. L’arrière-petit-fils de Borden est un journaliste enquêtant sur les phénomènes paranormaux (le tout début du roman est d’ailleurs un clin d’oeil à tout ce qui relie les personnages) et qui va rencontrer Kate Angier, l’arrière-petite-fille de Rupert, détentrice d’un lourd secret. le roman se partage ensuite entre deux journaux intimes, celui d’Alfred et celui de Rupert, si bien que nous avons les mêmes événements perçus et donc rapportés par deux personnes différentes. Chacun des deux magiciens est de bonne foi, aucun des deux n’est un homme foncièrement mauvais, voilà pourquoi il est bien difficile de prendre parti. D’ailleurs, on est loin d’avoir toutes les explications, les deux magiciens jaloux de leurs secrets, ne se dévoilent pas entièrement dans leurs journaux. Mais la pirouette de fin m’a passablement dérangée. Je trouve qu’elle ne colle pas avec le reste de l’histoire par ailleurs formidable. La fin du film me semble plus logique, si on peut parler de logique avec un tel sujet…
La fin du livre occasionne quelques sueurs froides, une conclusion digne d’un roman d’épouvante, alors que je préfère la tristesse qui émane des dernières images du film, renforcée par la très belle chanson de Thom Yorke qui accompagne le générique final, et pour laquelle j’ai complètement craqué.
Néanmoins, le roman absolument incroyable figure désormais parmi mes préférés.

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La Passe-miroir : la tempête des échos de Christelle Dabos

Que dire sur l’ultime épisode qui clôt une saga qui aura emporté mon imagination et m’aura offert un coup de coeur littéraire incontestable depuis Les fiancés de l’hiver et ma première rencontre avec Thorn, Ophélie, Archibald et Bérénilde. De cette excellente série, je retiens la découverte d’un mode riche, coloré et incroyablement poétique qui a eu le pouvoir de me transporter hors de ma vie quotidienne le temps d’une lecture. C’est donc avec autant d’impatience que d’appréhension que j’attendais la sortie de cet ultime volet, bouquet final d’un joli feu d’artifice créé par une jeune auteure entrée sans préambule dans la cour des grands. Hélas, mes attentes étaient sans doutes trop grandes et ma déception fut réelle avec le 4ème tome, même si je l’ai aimé en grande partie et que certaines trouvailles sont réellement bluffantes.

Sans remettre en cause le talent de Christelle Dabos et la puissance de son imagination, je regrette profondément certains choix et parti-pris qui ont suscité lors de ma lecture des moments d’ennui et un sentiment de frustration, je l’avoue. Enfin, l’intrigue se dénoue et le lecteur finit par comprendre le lien entre les échos, l’effondrement des arches, Eulalie Dilleux et l’Autre qu’Ophélie et Thorn poursuivent depuis l’Arche de Babel, le 3ème tome. Ce dénouement m’a paru incroyablement confus et tiré par les cheveux, il m’a semblé en fait que Christelle Dabos a complexifié son intrigue à outrance, donnant assez brusquement une dimension philosophico-religieuse disproportionnée aux aventures de notre Liseuse. Qui plus est, l’arche de Babel est le monde que j’ai le moins préféré de toute la saga, et m’y retrouver à nouveau coincée dans ce dernier tome ne m’a pas enthousiasmée plus que ça.

Pire encore, j’ai été affreusement déçue du sort réservé à des personnages auxquels je m’étais attachée et qui sont juste survolés, voire abandonnés dans ce livre : je pense évidemment à Archibald (comme je regrette son rôle de faire-valoir…), Bérénilde, la tante Roseline, Gaëlle et Renard. Cantonnés aux seconds rôles, certains vont connaître une fin tragique, d’autres ne seront qu’effleurés pour servir l’intrigue. Et que dire que de la petite Victoire, dont la place aurait pu être centrale, à la personnalité intrigante et au potentiel plus qu’intéressant ? Et bien pas grand-chose justement, car elle demeure largement inexploitée elle aussi.

Enfin, j’en terminerai avec nos deux drôles d’amoureux, Ophélie et Thorn. Là encore, la fin (et sans vouloir rien dévoiler) est une cruelle déception. Oui, je sais, c’est la mode une fin ouverte, le lecteur imagine ce qu’il veut… Moi je dis que c’est procédé pour auteur timide ou paresseux. Ou bien est-ce rebutant à ce point les happy end ? trop convenus , trop faciles ? Mais moi je les aime les happy end, je les veux ! Bref, aucune satisfaction de ce côté là non plus, je confesse donc que La tempête des échos fut, à mon grand regret, une lecture globalement plutôt laborieuse.

J’ai une pensée pour Christelle Dabos tout de même, je sais bien que chaque lectrice ou presque avait en tête sa fin idéale. J’imagine aussi la pression de l’éditeur aussi bien que des lecteurs pour clore en beauté une saga qui s’est très bien vendue. Et en même temps, j’imagine bien que l’auteure a dû ou su résister à la tentation de faire plaisir à tout le monde, en écrivant son livre, celui qu’elle voulait créer, pas celui dont ses lecteurs rêvaient. Cela ne doit pas être évident de concilier tous ces désirs. Voilà, cela ne m’empêchera pas de suivre son travail, l’après Passe-miroir, car elle mérite largement de figurer parmi les valeurs sûres de la fantasy.

 

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Agent double de Daniel O’Malley

J’avais eu un coup de coeur pour le premier volume des aventures de la Checquy, cette agence britannique spécialisée dans les phénomènes surnaturels, et c’est donc avec un enthousiasme quasi délirant que je me suis précipitée sur la suite. Si ce second tome tient toutes ses promesses, j’avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l’histoire au cours des 100 premières pages. La raison tient en un mot : les Greffeurs. Cette abominable société secrète belge m’avait passablement écoeurée dans le premier volet, la voilà au centre de l’intrigue dans agent double. Beurk ! Fort heureusement, l’auteur, toujours aussi timbré, ne s’attarde pas plus que nécessaire (enfin, tout est relatif…) sur ces dégoûtantes expériences. Ceci dit, le lecteur n’est pas pas pour autant épargné par les créatures répugnantes, ça non. Ayez le coeur bien accroché !

Si la Tour Myfanwy  Thomas est toujours aux commandes, c’est un improbable duo d’héroïnes qui occupe le devant de la scène (vous noterez que les femmes sont à l’honneur chez Daniel O’ Malley). Tout d’abord, Félicity, Pion de son état et sorte de James Bond au féminin, et Odette, adolescente Greffeuse, adepte des bains de beauté pour le moins inhabituels… Pendant que la Checquy et les Greffeurs tentent un rapprochement diplomatique, le très méchant de l’histoire essaie de faire capoter cette tentative de paix et il faudra toute l’intelligence de ces agents très spéciaux pour stopper le massacre.

Pas de mauvaise surprise dans cette suite, le lecteur aura droit à son quota d’action, de rebondissements, de révélations en tous genres, d’humour so brittish mais aussi de scènes un peu gore quand même, et d’intrigues particulièrement tordues sorties de l’imagination délirante de M. O’Malley. Le résultat fut donc à la hauteur de mes espérances, un excellent moment de lecture, un roman drôle et original, avec un arrière-goût de revenez-y.

 

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Un éléphant dans ma cuisine de Françoise Malby-Anthony

 

Je suis le travail de Lawrence Anthony depuis son premier livre, l’incroyable sauvetage du zoo de Bagdad. Cet écologiste convaincu a fait de son domaine sud-africain, Thula Thula, une réserve pour animaux sauvages où les éléphants ont la place d’honneur (souvenez-vous de ces éléphants traumatisés qui ont bien failli être abattus par l’Administration). Après le décès tragique de Lawrence en 2012, son épouse française a repris les rennes de la réserve sans grande expérience dans la gestion de la faune (elle s’occupait de la partie gîtes et tourisme) mais avec l’aide des membres du staff déterminés à poursuivre l’oeuvre de Lawrence Anthony. Ce récit aurait pu se borner à cet aspect de la gestion d’une réserve, ce qui représente déjà une lourde tâche. Surveiller la réserve, veiller au bien-être de la faune sauvage, accueillir les touristes, trouver des fonds… mais cela aurait été un soupçon ennuyeux. Et pour reprendre les préoccupations de son époux décédé, notre exilée volontaire choisit de mettre en lumière le plus grand péril qui touche les réserves sud-africaines (et des pays voisins d’ailleurs) : le braconnage.

Françoise Anthony se met en tête de dédier une partie de la réserve à une structure d’accueil des bébés orphelins dont les parents, qu’ils soient éléphants, rhinos ou même hippopotames, ont été tués pour leur ivoire. Nous connaissons tous l’existence du braconnage en Afrique, cela a été largement médiatisé dans les articles des journaux, par les ONG et même à la télévision. Nous connaissons les faits bruts et les données chiffrées, et même les images sanglantes de ces corps des grand mammifères mutilés pour leurs dents, cornes ou défenses. Mais cet ouvrage nous place à la hauteur de ces jeunes animaux terrifiés et traumatisés dont la mère ou le troupeau au grand complet a été massacré. Et cela change tout.

J’avoue avoir serré les dents plus d’une fois à la lecture de poignant témoignage. Hommes, femmes, chiens (et oui ! ), jeunes bénévoles ou femmes des tribus locales, jouent les nounous et se relaient au chevet de ces bébés traumatisés qui font des cauchemars, refusent de manger,  jouer ou courir, et pour qui tout bipède constitue une menace réelle. C’est à la fois terriblement émouvant et effroyablement tragique de découvrir qu’il faut dormir à côté d’un éléphanteau la nuit pour qu’il cesse de « pleurer » dans son sommeil, de remonter le moral d’un rhino pour qu’il accepte de lutter contre une infection qui menace sa vie. Chaque animal a vécu un drame, et le personnel de la réserve tente d’en en effacer les traces pour permettre à l’animal de retrouver à terme une vie « normale » dans la nature, pour les plus chanceux en tout cas. Car parfois, il arrive aussi que malgré les soins et la volonté des bénévoles, le bébé traumatisé finit par mourir.

Tout aussi effrayant est le constat fait par Françoise Anthony : malgré les clôtures et les gardes armés (trop peu nombreux), les braconniers s’introduisent régulièrement dans les réserves (trop vastes pour être surveillées efficacement) et tuent impitoyablement toute bête susceptible de rapporter un peu d’argent. Lourdement armés et utilisant des drones, les braconniers n’hésitent plus à agresser les personnels des réserves et les articles de journaux relatent hélas trop souvent les cas de d’éco-gardes assassinés pour avoir défendu un animal.

Tout ceci n’est pas bien gai, je sais, mais comme beaucoup d’écologistes et d’amis des animaux, Françoise Anthony garde espoir et continue d’apporter des améliorations à son centre : création d’une infirmerie, installation de différents enclos d’adaptation, etc. Je crois sincèrement que ce sont des gens comme elle qui retardent  l’échéance de l’extinction de nos grands mammifères.

 

 

 

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Insolente veggie : mort à la viande ! de Rosa B

J’ai découvert Rosa B, il y a quelques temps déjà, sur son blog drôle et irrévérencieux où elle milite de manière ludique et efficace pour le véganisme. Et il y a quelques mois, j’ai opté pour l’achat d’un premier volume, plus sûr que la lecture sur internet, ma connexion étant soumise aux caprices d’Orange comme aux aléas climatiques dans mon coin de campagne.

La préface est signée Martin Page (dont je voudrais lire « les animaux ne sont pas comestibles »).

Rosa B croque des situations que tout végétarien ou végan a connu au moins une fois dans sa vie (en vérité, une centaine de fois dans sa vie), et illustre ses propres réflexions sur la difficulté de convaincre le reste du monde que les animaux souffrent et pourtant aiment vivre eux aussi et qu’ils ne sont pas venue au monde juste pour être mangés. C’est toujours difficile de combattre les idées reçues quel que soit le sujet : les végans sont de constitution faible et sont carencés, les éleveurs aiment leurs animaux (même s’ils les laissent dans des prés sans haies et sans abris l’hiver…), on serait bien obligés de manger de la viande si on était sur une île déserte (l’argument le plus stupide que je continue à entendre, hélas…), ou bien, le must en ce moment : oui mais les légumes et les végétaux souffrent aussi. Et toc !  On est tous le prédateur de quelqu’un en somme 🙂

Je crois que ma scène préférée, c’est l’invitation à déjeuner chez une ancienne connaissance. Dans l’esprit des gens non-végans, ne pas manger d’animaux signifie aussi manger sans gluten et bio – ce qui peut être le cas de certains végans en effet – mais cela et cela devient donc un casse-tête de cuisiner pour un être aussi anormal ! Une frite est-elle un légume ? une saucisse bio, c’est ok pour un végétarien ? Et autres questionnements du même acabit. Pour chacune de ces questions, Rosa B a une réponse ou un argument, pas de panique !

C’est l’un des ouvrages que je recommanderai à des personnes qui veulent changer de régime alimentaire, qui n’osent pas encore franchir le pas, ou qui se sentent un peu « honteux » de penser d’abord au bien-être des animaux plutôt qu’au contenu de son assiette, parce que sous leur vérité toute crue, ces vignettes n’ont pas d’autre but que d’éclairer le lecteur avec humour sur la terrible condition animale.

 

 

 

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Mon séjour dans les îles anglo-normandes

Je suis partie à la mi-septembre 2018 et je n’avais pas encore trouvé le temps de poster un petit compte rendu… mieux vaut tard que jamais comme on dit ! Cela faisait longtemps que je voulais découvrir Jersey et Guernesey, l’occasion s’est présentée l’année dernière, et même si le budget était serré, j’en ai profité. Quel plaisir de retrouver un rythme de vie tranquille et d’être à proximité de l’océan… De plus, cette  année, heureusement (mais malheureusement pour le climat) le temps était suffisamment beau pour risquer une rando à vélo d’une semaine. Et oui, nous avions choisi cette formule, des vélos à assistance électrique parce que les côtes à l’intérieur des îles sont assez éprouvantes, et puis nous voulions être sûrs de pouvoir tout arpenter durant une courte semaine.

Nous sommes allés jusqu’à Saint-Malo (cité fortifiée élégante des plus plaisantes où l’on peut manger de très bonnes crèpes !) sous un soleil radieux (et baignade en prime !!!) pour prendre le ferry (toujours un chouette moment, deux heures de traversée à rêver devant le paysage) pour arriver à St Hélier où nous avions réservé un hôtel 3 * pour le premier jour et où était situé notre loueur de vélos, zebra cycles.

A St Hélier, je le dis tout net, j’ai été effarée par la circulation automobile ! je n’en suis toujours pas revenue d’avoir côtoyé autant de voitures !! Heureusement que la ville bénéficie d’un beau circuit extérieur pour les vélos, ce serait infernal sinon et il faut oublier le centre-ville, trop dangereux…

Premier arrêt de la journée dans une librairie, of course, très cosy à l’intérieur, Waterstones où j’ai acheté un roman à lire pour la semaine; Après moult hésitations, mon choix s’est porté sur coffin road de Peter May car cela s’apparentait à un éco-thriller où un scientifique tente de sauver les abeilles.

Ensuite nous avons fait connaissance avec nos machines (qui se sont révélées très pratiques et confortables, malgré le poids), c’était assez rigolo car chaque vélo était affublé d’un prénom féminin, et en route pour l’aventure !

J’ai un peu oublié hélas, le nom des bourgades et des lieux, impossible de remettre la main sur mes notes, tant pis. Je me contenterai de dire que ce fut un séjour vivifiant (température idéale, un peu de vent) et apaisant. J’ai eu (et j’ai toujours) une année professionnelle plutôt éprouvante (nouvelles responsabilités, heures supp, gros stress…) et une grosse fatigue s’installant au fil des mois (symptômes du burn-out, après réflexion…), je craignais d’être épuisée après la première journée à vélo. Il n’en fut rien. J’ai mis un point d’honneur (mon petit défi perso à moi 🙂 à faire tous les circuits en mode physique, n’enclenchant la batterie que pour les grosses montées. A chaque fin de journée, une demi-heure de longueurs en piscine (choix judicieux d’avoir réservé des hôtels avec piscine, désertée par les clients à cette époque) et repas un peu trop copieux, mais toujours végétarien. L’autre bonne surprise de mon séjour. Même lorsque nous nous sommes arrêtés dans ce restau de fruits de mer réputé, en bord de mer, j’ai eu l’immense joie de pouvoir commander le menu spécial « veg » !

 

Ci-dessous : château de Mont Orgueil, prise un peu de travers… le vent sans doute 🙂

Les habitants prennent soin de leurs maisons et jardins, presque pas de déchets hors des poubelles, bref, des îles agréables à l’oeil. Je me suis prise à rêver devant certaines demeures, en me disant que j’y passerai bien ma retraite…

On y parle anglais partout mais nous avons rencontré beaucoup d’habitants ayant plaisir à pratiquer le français avec des touristes égarés ! En effet, il y a peu de rues et de panneaux, et certaines rues semblent faire tout le tour de l’île car elles gardent le même nom quel que soit le nombre de kilomètres que vous avalez. Curieux… Heureusement, le gros avantage des îles, c’est qu’on ne peut pas se perdre bien longtemps…

 

A Jersey, nous avons visité le museum qui  nous permet de découvrir de manière très précise l’intérieur d’une demeure de marchand du milieu du 19ème siècle, admirablement reconstitué, et complété par quelques scènes avec des hologrammes. Ce fut un intermède plaisant.

A Guernesey, j’ai voulu absolument contempler cette minuscule chapelle qu’on m’avait indiquée. Little Chapel est apparemment une réplique de la basilique de Lourdes, tout en coquillages et porcelaine. J’ai eu l’impression de visiter une maison de poupées !

En revanche, la maison de Victor Hugo était fermée pour travaux…

C’est avec une grosse pointe de regret que j’ai repris le ferry, je l’avoue. J’ai prévu d’y retourner en 2020, et découper différemment mon séjour pour pouvoir randonner une journée complète à Sercq et une autre à Aurigny que nous n’avons pas eu le temps de visiter. Mais je garde l’option vélo pour Guernesey où j’espère bien croiser Victor Hugo cette fois.

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Je vote pour le parti animaliste !

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